METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE DIRIGE
Dans ce cas le texte
ou l'article proposé aux candidats est accompagné de questions.
• Les difficultés
En général, les
questions appartiennent à des types très différents car l'explication
d'un texte économique
est à la fois un contrôle de l'acquis et un test de compréhension.
Le candidat soumis au
questionnaire risque de perdre toute vision globale et est enclin
à considérer chaque
question comme un tout indépendant. Il découle de là un risque
de réflexion
fragmentaire.
La nécessité première
est de comprendre le texte. Elle existe autant pour un commen-
taire dirigé que pour
tout commentaire et les indications données pour l'explication
libre dans la
première partie s'appliquent intégralement au commentaire dirigé. Il faut
une vision claire de
la problématique, du sujet traité, de la structure du texte, des
étapes et de
l'articulation de la pensée.
• Les types de questions
En présence d'une
seule annale nous ne pouvons, pour l'instant, que raisonner par
analogie. Les types
de questions généralement proposés dans les examens de niveau
similaire
ressortissent aux catégories suivantes :
Ø
Donner un titre au
texte
II faut que le titre
soit clair, précis et succinct à la fois. Ce qu'il faut éviter ce sont les
titres partiels, trop
neutres, trop longs, ou manifestement à coté du sujet voire fantaisistes...
Ø
Analyser un texte
Quel qu'en soit le
libellé, il s'agit toujours de mettre en évidence la structure du texte.
Exemples :
- établir le plan
détaillé du texte ;
- indiquer sous forme
de plan la structure de l'article ;
- mettre en évidence
les idées essentielles du texte en les ordonnant.
On retrouve ici le
travail de compréhension nécessaire à l'explication libre tel que nous
l'avons expliqué
ci-dessus. Si ce travail est sérieusement conduit, la mise en évidence
du plan détaillé ne
présentera plus de difficulté. Rien d'essentiel à la compréhension du
texte ne sera omis.
Il faut cependant éviter l'extrême dépouillement, les idées accessoires
doivent s'y retrouver
dès lors qu'elles participent à l'éclairage du texte.
Ø
Définir ou expliquer
des termes ou des expressions d'un texte
Ce type de question
figure de façon assez universelle dans tous les questionnaires. Il
s'agit toujours
d'éclairer entièrement le sens du mot ou de l'expression dans le minimum
de mots possible. La
concision est toujours une qualité appréciée et le pire défaut
serait de noyer
l'explication sous un déluge de développements accessoires.
La clarté dans
l'expression et la précision sont indispensables à cet exercice. La précision
est atteinte lorsque
le champ couvert par le mot ou l'expression à expliquer est
délimité strictement
et nettement.
Il peut être question
:
-soit de
connaissances notionnelles propres à la discipline, termes ou expressions
simples appartenant
au vocabulaire économique et dont l'explication exige un savoir
préalable. Dans cette
hypothèse, il faut simplement réciter un cours. Nous donnons
quelques précisions
supplémentaires ci-dessous dans la partie consacrée aux réponses
à des questions
indépendantes ;
- soit de termes et expressions ressortissant du vocabulaire
économique mais qui ont
un sens
particulier dans le contexte.
Lorsque la
signification exacte n'est pas connue
préalablement, le
sens sera découvert en prenant appui sur le texte. Il faudra solliciter
le jugement et la
réflexion. En général, le contexte donne de précieuses indications.
Dans ce type de question, il est souvent
nécessaire de composer un peu la
réponse ;
- soit de termes
et expressions imagés. S'agissant d'articles de presse on y rencontre
fréquemment des
termes plus ou moins imagés affectionnés par les journalistes.
Ceux-ci - et même les
journalistes de la presse économique - cherchent à capter
l'attention de leurs lecteurs et ne reculent
pas devant l'utilisation d'un vocabulaire
approximatif. Ils
affectionnent particulièrement les métaphores. Des mots et expressions
comme : «surchauffe»,
«masse critique», «serpent dans le tunnel», «Euroland»
ont une origine
journalistique évidente, mais ils sont devenus tellement fréquents
que les économistes
ont fini par les adopter. D'autres mots sont détournés de leur
sens par la presse,
«récession» est aujourd'hui employé comme un synonyme de
crise alors qu'au
sens premier ce vocable signifie ralentissement de la croissance.
Il est adroit, pour
expliquer ce type de termes, de ne pas se limiter au sens particulier
du mot ou de
l'expression dans le texte considéré.
Prenons l'exemple de
la «masse critique». Il s'agit d'une métaphore empruntée à la
physique nucléaire.
La masse critique est celle qui déclenche le début d'une réaction
en chaîne. Une
explication complète de l'expression consisterait :
- à rappeler le sens
propre du terme ;
- puis à donner le
sens économique général : c'est la dimension à partir de laquelle une
entreprise ou une
unité de production commence à bénéficier d'un certain nombre
d'avantages
concurrentiels ;
-
enfin, à donner le sens
figuré, éventuellement très précis, que le terme revêt dans l'article
étudié.
Ø
Commenter ou
expliquer une phrase ou un paragraphe d'un texte
Un commentaire offre
plus de liberté que l'explication d'un terme ou d'une expression.
La réponse à une
telle question se rapproche d'une petite dissertation. Il faut surtout
éviter la paraphrase
et les développements hors sujet.
Un commentaire de
phrase pourra souvent s'articuler ainsi :
- une large
explication permettant d'éclairer le contexte et le sens de la phrase ;
- un commentaire
proprement dit dans lequel il est parfois utile d'apporter une optique
personnelle. Dans un
tel cas, il faut cependant se méfier des jugements de valeur à
l'emporte-pièce et
faire preuve d'une rigoureuse objectivité (par exemple, en présen-
tant les thèses en
présence avant d'affirmer une préférence) ;
- répondre à des questions
relativement détachées du texte.
Il est fréquent que
certaines questions soient relativement ou totalement détachées du
texte. Il faut savoir
les reconnaître, car il ne s'agit plus d'une réflexion sur le texte, mais
plus souvent d'une réflexion
personnelle qui est demandée.
La question qui est
souvent posée est : faut-il une introduction et une conclusion ? Pour
un commentaire dirigé
ce n'est pas obligatoire, on peut se contenter de répondre aux
questions
successives.
Nous pensons
cependant, qu'il peut être utile de faire une courte introduction mais,
contrairement à
l'introduction du commentaire libre, l'introduction qui précédera la
réponse aux questions
d'un commentaire dirigé se contentera de présenter brièvement
le texte et son
auteur. Les informations utiles seront ici celles qui accompagnent le
document : source,
auteur, date.
De même une courte
conclusion est souhaitable, là encore sans être obligatoire, mais il
s'agira simplement de
dire en quelques mots l'importance ou l'intérêt du texte étudié.